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DE L'ART DE LA TRANSFORMATION : YANNICK GUENNOU

vague(s) a rencontré Yannick Guennou il y a maintenant - semblerait-il - une éternité alors que quelques mois nous séparent de cet entretien. Le confinement nous joue des tours, et on se surprend à confondre jours, mois et années. Tout comme Yannick, intemporelle. On la dirait tout droit sortie d’un roman du XIXème siècle : port de tête altier, peau diaphane, diction impeccable, silences polis et enflammés… Tout en grâce et naturel. En beauté et intelligence, force et vulnérabilité. On se sent bien en sa présence, un prénom qui épouse les deux genres, comme si le masculin et féminin se trouvaient en elle réunis. En  un parfait équilibre. Avec vague(s), l’instant d’un déjeuner, elle avait pris le temps, entre deux cuillerées de soupe parfumée, de peser chaque mot. Non pas pour se censurer, non, juste pour formuler au mieux son parcours et ce qu’elle est. Avec une infinie précision. Le corps prenait la pause pour suivre les génuflexions de l’esprit. Cette jeune trentenaire, major de promotion de son Master II « Espaces ruraux et péri-urbanisation » a longtemps œuvré pour préserver les espaces naturels. Sept ans en immersion en tant que Chargée de mission NATURA 2000 l’ont mis en lien avec élus, agriculteurs, acteurs du territoire pour qu’ensemble des solutions soient trouvées afin de protéger la nature. Et un jour, elle s’est dit qu’il était grand temps de s’occuper de son humain. PARCOURS.   


De l'art de la transformation - vague(s) - Yannick Guennou - Système PEAT

On ne refait pas son esprit nomade. Ni breton. Celui qui consiste à explorer les continents, extérieurs comme intérieurs, et à s’aventurer sur des chemins non balisés. Yannick n’échappera pas à son envie d’ailleurs et partira un jour sur les routes en compagnie de son ami de l’époque pour… étudier la chouette effraie. C’est à ce moment que la jeune femme commence peu à peu à prendre sa route. « Toute mon adolescence, j’ai fait mes études,  bien comme il faut », dit-elle non sans humour, « Je voulais devenir instit’, plus par défaut, et ai donc préparé deux licences, dont une pluridisciplinaire, pour passer le concours. J’avais envie de transmettre aux enfants une autre pédagogie d’apprentissage, comme celle de Célestin Freinet entre autres que j’avais découvert. J’avais ce souci de dépasser les rapports de dominé – dominant, prégnants dans notre monde : ce rapport de domination de la femme par le gynécologue, par la gente masculine, ou la domination de l’enfant par le professeur… J’aurais dû faire de la physique mais j’ai fait de la biologie… ». 

Trois mois sur les routes d’Europe de l’est, avec cet élan insouciant de la jeunesse et l’envie de rencontrer d'autres éco-citoyens : « C’était au moment de l’intégration de tous ces pays de l’est dans l’Europe. On avait donc envie de les rencontrer. La porte d’entrée, c’était les contes, la tradition orale autour de l’imaginaire lié à la chouette effraie, celle qu’on punaise sur les portes des granges, la chouette qui porte malheur, la dame blanche… On avait remporté une bourse de soutien aux jeunes et on devait ramener un reportage photo. On s’imaginait faire des documentations sonores, des traductions, des interviews... ». Mais en Lituanie-Estuanie, des chouettes, on n’en voit presque plus. Une fois par an tout au plus. « On est tombés à côté quand même… ». 


ORNITHOLOGUE EN HERBE

Yannick Guennou - Thérapeute Transformation psycho-émotionnelle - Système PEAT

Un premier contact avec le voyage, la liberté, d’autres cultures, d’autres climats qui lui font renoncer à son envie d’être prof’ et à la sécurité de l’emploi.  Et de céder à celle, plus incertaine, d’une voie liée à l’ornithologie en s’auto-persuadant qu’elle peut y arriver. « Et pourquoi pas moi ? Alors je choisis. On a trouvé une bourse, on a réussi à faire ce voyage, on a rencontré des gens qui travaillent dans ce milieu, y compris dans ces pays pauvres. Je vais bosser et j’y arriverai, me suis-je dit ». 

Yannick, transportée par cette nouvelle énergie, prépare une autre licence, orientée cette fois-ci écologie. Et cartonne. Majeur de promo, elle obtient une bourse du mérite. « C’était le début de l’aisance financière parce que j’avais 500 euros par mois qui tombait… Un truc énorme ! J’étais riche ». 

Le Master II en poche, direction le sud, Toulouse, puis Béziers où pendant sept ans, la jeune femme s’occupera à préserver les paysages naturels audois et héraultais. Une insatisfaction la gagne, - l’ennui peut-être -, ou la sensation que quelque chose de plus en phase avec ce qu’elle est, l’attend. Un cycle semble se fermer pour s’ouvrir sur une autre aventure vers soi et ses profondeurs. Mais elle n’est pas encore prête, sans perspective, à faire le grand saut dans l’inconnu. Alors, elle s’essaie au yoga, s’intéresse à l’Ayurvéda, s’initie à la Communication non violente à travers le livre de Marshall B. Rosenberg « Les mots sont des fenêtres  ou bien ce sont des murs », part en Inde après avoir suivi une formation de communication non-violente. Et laisse décanter…  C’est sa manière de faire à Yannick. 

 

« Après avoir voulu protéger l'environnement,

 

j'ai voulu préserver mon humain »

 

La communication non violente (CNV) change sa perception et sa vision des choses. « La première étape avec la CNV était d’identifier les émotions avec des mots et comprendre les besoins sous-jacents. Pouvoir exprimer ce que l’on ressent. Comprendre la responsabilité que l’on porte par rapport à ses émotions, voir que nos émotions ne sont pas dues au comportement des autres, mais à notre monde intérieur, à notre propre construction intérieure ». 


RÉVÉLATION (S)

Yannick Guennou - vague(s) magazine intuitif et évolutif - système PEAT

A l’issue de ces stages, elle prend conscience qu’une approche thérapeutique lui serait nécessaire : « Mes blessures étaient là, j’avais ces émotions qui étaient explosives ou plutôt ces besoins très forts, des besoins de confiance en soi, de connaissance… ». 

Et les stages peu à peu vont se suivre, autour de la maternité consciente, de la féminité, de la naissance à soi, de la renaissance aussi… au contact d’autres femmes, qui comme elles, suivent la voie de leur propre transformation. 

Le terrain irrigué sans qu’elle puisse s’en douter la prépare à accueillir la naissance de son premier enfant, issu de l’amour qui l’unit à son compagnon. A l’âge de 33 ans, Yannick affronte donc l’une de ses plus grandes peurs. Accompagnée par une sage-femme expérimentée en accouchement physiologique et son compagnon, dans la sécurité de leur foyer, elle donne naissance à leur fille. Une naissance… mais aussi un apprentissage de leur nouveau rôle de parent qu’ils prennent à cœur très vite, en étant tous deux très proches de l’être qu’ils accompagnent. Cela ne les empêchera pas de renoncer à leur envie de voyage, et alors que la petite fille est à peine âgée de 8 mois, ils décollent pour l’Amérique latine, dans les Andes péruviennes. 

 

L'ÉMOTION AU CŒUR DE LA TRANSFORMATION

Yannick Guennou - vague(s) magazine intuitif et évolutif - Système PEAT - Thérapie brève

A leur retour dans l’Aude, Yannick va se questionner. Pourquoi ne pas devenir sage-femme ou Doula (1) ? « Tout ce qui tournait autour de la naissance, à la puissance de la femme… résonnait en moi. Je souhaitais exercer une activité où je pourrais accompagner les femmes dans leur physiologie, à retrouver leur pouvoir, à porter un enfant et le faire naître… ». 

Toutefois, c’est à travers les conférences que diffuse le SPR (service de pratiques restauratives) à Carcassonne qu’elle prend conscience de ce qui résonne vraiment en elle. Comme un jeu de pistes… Suite à un échange entre la conférencière Isabelle Padovani (2) et un participant autour de la dualité et de l’unité, Yannick ne se sent pas en accord avec ce qu’elle entend : « A cet instant T, - Isabelle Padovani souligne que lorsqu'on est en unité, vraiment en communion avec quelqu’un, c’est vraiment un cadeau qui nous est fait, et c’est très rare. La règle, c’est plutôt la dualité et donc la distance et la différenciation, le contraire de la communion. Quand j’ai vu cette conférence, une partie de moi refusait cela. J’étais plutôt dans une recherche d’unité avec le monde, avec les gens, dans mes relations… ». Le lendemain, - hasard ou synchronicité -, l’annonce d’une formation vient la titiller : de la dualité à l’unité. Un mystérieux acronyme PEAT l’aimante. « Je me suis dit que c’était pour moi. J’ai pris connaissance du contenu de  cette formation, et cela venait en réponse à ce que j’avais posé, qu’il était possible dans cette vie, de transcender les polarités, le plus et le moins, en autre chose… ». 

 

DE LA DUALITÉ A L’UNITÉ

Yannick Guennou - vague(s) magazine intuitif et évolutif - Système PEAT- technologies

Pour la jeune femme, qui a fait sien les outils créés par le serbo-croate Zivorad Slavinski (3), - encore assez méconnus en France -, il n’est aucun doute. « Cette méthode, à la croisée des philosophies orientales et occidentales, je l’ai d’abord expérimentée sur moi-même. Elle dissout les traumas en une séance, c’est très efficace. En court-circuitant le mental et son obsession pour les problèmes, elle amène des changements profonds et définitifs… ». 

 

Pour Yannick, il n’est aucun doute. Depuis, thérapeute en Transformation Psycho-émotionnelle, elle reçoit sa patientèle dans son cabinet à Carcassonne. Elle sait, au plus profond d'elle même, que préserver et transformer son humain n’a pas de prix. 

 

 

Site web et articles : https://www.yannickguennou.com/

 

 

 

 

(1) Doula :  Femme qui accompagne une femme enceinte pendant sa grossesse et après son accouchement.

(2)  isabellepadovani.com

(3) Zivorad Slavinski est un psychologue et chercheur spirituel d'origine serbe. Ses nombreux voyages, en particulier en Asie, ses rencontres avec de grands maîtres des traditions primordiales, tels que le zen, le gnosticisme, le zen, ses recherches et expérimentations lui ont permis, sur plus de 50 ans d'élaborer ce système aux multiples outils qu'il améliore sans cesse. 


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