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JEAN-PHILIPPE MARTINEZ : REPROGRAMMER NOTRE CERVEAU POUR ÊTRE HEUREUX

C'est au WAW - Work Another Way - un lieu inspirant pour travailler autrement en plein cœur de Narbonne que vague(s) a rejoint Jean-Philippe Martinez, hypnothérapeute. On avait besoin d'en savoir un peu plus sur le fonctionnement de notre cerveau. Dans le patio, autour d'un café, Jean-Philippe Martinez joue le jeu, et répond aux questions de vague(s). Ce qui l'anime le plus, nous dit-il, c'est d'aider les personnes à mieux utiliser leur cerveau. Il intervient en entreprise pour de grands groupes nationaux et accompagne particuliers et sportifs à gérer émotions, stress ou concentration. Il se définit d'ailleurs comme un "fabriquant".


vague(s) magazine pureplayer, intuitif et évolutif : reprogrammer le cerveau avec l'hypnose

vague(s) : comment se décide-t-on à aller consulter un hypnothérapeute, Jean-Philippe ?

Jean-Philippe Martinez :  Ce sont souvent les médecins qui m'envoient les personnes, pour des problèmes de confiance en soi, de dépression  ou d'insomnie par exemple. Au lieu de leur prescrire du Lexomil, certains médecins conseillent à leurs patients de se tourner vers les médecines naturelles. Il y a des situations plus lourdes comme la boulimie, l'anorexie, des douleurs chroniques, maux de ventre, fibromyalgie, où on sait qu’il faut tenter une autre voie. Dans certains cas, les médecins n'ont rien trouvé biologiquement, mais la personne vit une douleur constante, que ce soit une migraine ou un autre symptôme. Ce n'est pas donc pas du pipeau, la personne souffre réellement. C'est le cerveau, à travers l'inconscient, qui lui envoie un message d'alerte. Et c'est intéressant alors de comprendre pourquoi il y a ce message d'alerte et comment déprogrammer cela. Les méthodes que j'utilise, P.N.L. (programmation neurolinguistique) ou hypnose, vont permettre de gérer les crises, dévier du protocole d’analgésique pour faire en sorte que la personne ne ressente plus la douleur, même si on la pince, par exemple. 

 

Je prépare également les sportifs et les accompagne à mieux gérer leur énergie, leur concentration, et leur peur de l'échec. Comment être sûr d'être au maximum de son énergie, de sa motivation, de sa concentration le jour J ? A 8h02 et non pas à 7h30 ni à 10h30 ? Comment gérer l’échec ? Comment se programmer ? On évoque souvent chez les sportifs l’état de "flow", le courant de la Vie. Les sportifs, quand ils gagnent, ne sont pas dans un état où ils réfléchissent, mais dans un état de "flow" où tout est instinctif, dans le flux de la vie. J'aime cette image de l'alpiniste. Il ne réfléchit pas : ce sont ses mains qui trouvent les bonnes prises. Le cerveau conscient ne peut pas tout analyser, donc ce n’est que de l’instinctif, mais cela se programme avant.

Et j’adore cela. Comment faire en sorte que l’échec n'impacte plus ? Ou moins ? Comment ne pas  ressasser, ne pas autoriser le cerveau à « pédaler », pendant le jeu ? Comment faire en en sorte que le cerveau ne pense pas à la faute commise juste avant et ne se projette pas non plus sur l’enjeu actuel ? Comment être dans le moment présent ? 

 

vague(s) : Notre cerveau est donc reprogrammable ?

Jean-Philippe Martinez : Le cerveau crée la réalité. On crée notre réalité, j’en suis persuadé. La plupart des événements sont neutres, c’est nous qui en donnons la couleur, c’est un peu comme le goût, en vérité, tout est neutre, ce sont nos papilles qui vont nous dire : "Tiens, cela a un goût de fraise ou de citron". Mais en vérité, on peut leurrer nos papilles. C’est pareil, on peut leurrer le cerveau.

 

Qu’est-ce qui fait que deux gamins, tous deux au bord de l'eau, se font renverser par une vague et auront des réactions totalement différentes ? Tu as un gamin qui va avoir la tête dans le sable. Il va sortir de là, il va pleurer, il va aller voir papa et maman.Et probablement, il aura peur de l’eau. Et son copain, à côté, vit la même situation. Il a la tête dans le sable. Et lui, il a l’impression qu’il était dans un manège. Et c’était génial. Et il y retourne. Même situation et deux comportements complètement différents. L’un va être traumatisé par l’eau et cela va remettre en question sa confiance en lui, et l’autre va se dire : "C’est super la vie, c’est l’aventure !".

 

La réalité n’impacte pas, c’est comment tu l’interprètes. Comment faire en sorte d’expliquer à notre cerveau qu’il y a une autre histoire ? Si notre cerveau nous fait déprimer, nous empêche de dormir, c’est qu’il s’est créé une histoire, pour arriver à cela.

 

"J'aime à dire que je suis

un fabriquant de mode d'emploi".

 

 

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vague(s) : Il y a aussi les conditionnements inconscients qui ne nous appartiennent pas ?

Jean-Philippe Martinez : Oui, l’environnement, l’histoire familiale, les "boules émotionnelles" qu’on ne maîtrise pas. Nous ne sommes pas responsables de notre insomnie, de notre absence de confiance en nous, etc.. Ce sont des choses qui se sont imposées dans un environnement classique. Mais ce que nous apprennent les neurosciences, avec la plasticité du cerveau, c’est qu'on peut déprogrammer les chemins neuronaux, qui sont bien calibrés pour nous faire stresser. On peut les déprogrammer, avec des outils comme l’hypnose, la PNL, toutes ces techniques qui permettent de marier les émotions et le corps, le cerveau, pour reprogrammer cette histoire.

En quelques séances, les gens peuvent changer. Mais attention toutefois au côté miraculeux, ce n'est pas une formule magique. En tant qu'hypnothérapeute, j'aide les personnes à comprendre comment elles fonctionnent, mais ce sont elles qui font le boulot. C'est un travail à 50/50. Certains l'entendent. On ne peut pas prévoir combien de séances seront nécessaires pour régler un problème. Les situations sont différentes. Une jeune femme qui a recours à l'hypnose pour un traumatisme passé lié à des attouchements vécus avec un membre de sa famille, peut, après deux séances, retrouver sa joie de vivre. Pour une autre qui veut arrêter le tabac, ce sera peut-être dix séances. Chacun est différent, les résultats n'ont aucun lien avec le nombre de séances ou la pathologie. Dans quelle mesure le cerveau va être capable de créer d’autres chemins neuronaux ? Je n’en sais rien. C’est avant tout une histoire de reconnexion entre nos neurones. Celui qui peut assurer ’un résultat, je pense qu’il faut l’éviter. Il n'existe aucune garantie.

vague(s) magazine pureplayer, intuitif et évolutif : hypnose

vague(s) : Comment cela marche alors ?

Jean-Philippe Martinez : Quelquefois, le cerveau sous hypnose va nous expliquer pourquoi il actionne tel comportement. Ainsi, une femme qui a développé un cancer du poumon, vient me voir pour arrêter de fumer. Lors d'une séance, certains souvenirs de son enfance sont remontées au conscient. Et elle s'est vue à l’âge de 8 ans rouler des cigarettes pour son père. Pour elle, c’était un acte d’amour, de complicité. Elle en a  pris conscience lors d'une séance, quand elle a enregistré que fumer pour elle, c’était de l’amour. Quand le cerveau a fixé ce rapport, que la cigarette est associée à l’amour de ton père, tu ne peux pas arrêter ! Elle a compris qu’elle était dans une "boucle psychologique", qui allait droit dans le mur, que son cerveau avait associé la cigarette à l’amour de son père. Et cette prise de conscience a provoqué l’arrêt.

Parfois, les choses et les gens changent sans que le cerveau ne donne la solution, parce qu’il n’a pas envie. Et il n'y a pas de verbalisation. C’est l’inconscient qui veut tenir au courant, qui envoie des images. Notre cerveau, notre inconscient c’est un "culbuto". Il sait comment bien se remettre, naturellement, bien aligné, bien équilibré. Parfois, un petit caillou se met en travers. Il faut juste le retirer pour que le cerveau se remette en place. C'est la connexion à l'inconscient qui permet de transformer les choses. 

 

vague(s) : On n'est donc pas dans l'analyse verbale avec l'hypnose ?

Jean-Philippe Martinez : On se fiche de savoir pourquoi une personne a une phobie. L’essentiel, c’est qu’elle ne l’ait plus. On n’est pas dans une démarche psychologique où il faut connaître l’origine d’un problème pour qu’il soit résolu. Il est essentiel que le symptôme disparaisse et d'accepter de ne pas savoir. Oublier le pourquoi du comment. Plus les gens réfléchissent et plus ils s’enferment. Le but justement, c’est de moins réfléchir, de mettre de côté l’aspect rationnel. La personne peut laisser venir à elle des images, c'est le cerveau qui dit ce qui se passe et fait le travail tout seul.

Ce que l'on vit vient de notre imaginaire. Nous sommes tous dans notre propre reconstruction. Par l'imagination, je peux donc changer aussi de film. Le cerveau ne fait pas de différence entre la réalité et l'imagination. C'est une machine qui récupère de l'information partout. Il filtre et donne du sens à la réalité, mais le sens qu'il peut lui donner peut être complètement "délirant", en fonction des étiquettes qu'il crée pour interpréter la réalité. On a tous, et je dis bien, tous, vécu des émotions et des blessures liées au rejet, à l'abandon, à la victimisation, à la peur de l'inconnu... Mais c'est une question de degré. Certains anorexiques, par exemple, ne sont pas connectés à leurs émotions. Mon travail consiste à les reconnecter. Chez eux, la fonction vitale du plaisir a été désactivée. C'est comme un logiciel à reprogrammer, et c’est la personne elle-même qui se reprogramme. Certaines personnes ont mis en place un système de protection pour ne pas se responsabiliser, ou sont dans le déni complet. C’est une partie d'elles-mêmes qui ne veut pas changer. Elles ont parfois peur de leur propre pouvoir créateur. D'autres encore veulent rester dans un statut de victime, car elles en retirent des bénéfices secondaires : on s'occupe d'elles. Il faut déstructurer cela. Ce n’est pas en une séance qu’on déprogramme cela.

 

vague(s) : Cela demande une grande honnêteté vis-à-vis de soi-même ?  

Jean-Philippe Martinez : Les gens se racontent une histoire. Ils ne s'en rendent pas compte, et cela les empêche d’avancer. Je leur montre que l’histoire qu’ils se racontent est totalement fausse, et qu’elle ne leur permet pas de changer. Après, ils sont libres de continuer ou non, c’est leur choix. Il faut que la personne soit prête. 

 

vague(s) : Vous avez également des demandes de la part des entreprises ?

Jean-Philippe Martinez : Oui, autour de la performance, de créativité, de la gestion du stress... Comment communiquer ? Comment comprendre le non-dit de la personne en face de moi ? Quel est mon état émotionnel ? Est-il le bon ? C'est intéressant de travailler avec des cadres lors de séminaires de "team-building". Ils constatent que contrairement à ce qu’ils croient, le plus souvent, ce n’est pas eux qui décident mais leur inconscient. C’est épatant.

 

vague(s) : Et alors, des règles pour vivre heureux ?

Jean-Philippe Martinez : On ne connaît pas les règles du bonheur. Chacun le vit. La seule règle que j’ai, c’est que nous sommes des animaux sociaux. On ne peut pas être heureux en étant seul. Je n’en ai pas d’autres. Les cellules-miroirs existent, cela veut dire que biologiquement, on est conçu pour mimer l’autre, comme les enfants copient leurs parents. Nous sommes des êtres sociaux, et nous avons besoin des autres, c'est la seule chose dont je suis sûr. Chacun va trouver son bonheur, cela demeure mystérieux.

vague(s) magazine pureplayer, intuitif et évolutif : entretien avec Jean-Philippe Martinez hypnothérapeute

Jean-Philippe Martinez - Hypnothérapeute pour adulte et enfant

Sur Narbonne & Béziers

www.hypnoses-bienveillantes.fr

Tel. 06 14 23 44 47

 

Coach en entreprises (HEC, Groupe Vinci, Jiwok, Synersud, Spella…)

https://www.capitalsocialinstitut.fr/

 

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